Poémes de: Marie Garcia Lorente
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Les
femmes sont au jardin
Où
le regard se pose
Quelque
chose reste à naître
C’est
dans la terre et le silence
Qu’elles
ont attendu
Qu’elles
ont nourri
Qu’elles
ont donné sueur et larmes
Aux
promesses de vie
Les
femmes sont au jardin
Les
hommes s’en éloignent
Ils
jouent à d’autres jeux
Parfois
se posent sur leur sein
Parfois
ont soif, parfois ont faim
De
tout leur corps de femme
Comme
terre d’accueil
Où
jeter l’ancre
Il
y a des terres stériles
De
sables et de vents
Inatteignables
D’autres
noires et prospères
Proches
et nourricières
Les
femmes sont au jardin
Aux
aguets, patientes
Leurs
mains caressent encore l’écorce
De
l’arbre tombé
Elles
laisseront la terre
D’elles
libérée
Elles
laisseront la terre, l’écorce et les baisers
Elles
lisseront leurs tiges
Déploieront
leurs corolles
Puis
viendront se frotter au vent
A
la pluie, à la brume
A
la rosée déposée sur la couche
Rassérénées.
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Ta
main nue
sur
le miroir se pose,
tes
doigts prudents caressent
les
fêlures et les crêtes
aux
reflets divergents
A
main nue,
c’est
péril de joindre
les
bris épars de nos vies,
c’est
courage de vivre
et
d’unir patiemment
les
failles éblouies
A
main nue - à l’aveugle,
tu
cherches un regard - nu,
le
tien,
bordé
de larmes tendres
sur
les brisures anciennes
Au-delà,
comme lavé
ce
regard sur toi-même
s’aiguise
et prend le large
puis
s’en revient en paix,
tel
un fruit, au creux des mains
mûri
de passions et de larmes
que
l’âge a rendu beau.
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